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Orcs must die 2, le cauchemar de Brigitte Bardot

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Les spécialistes de la torture, les interrogateurs musclés les plus diplômés s’accordent tous sur un point : passé un certain seuil de souffrance, le corps s’adapte et la douleur devient une espèce de jouissance libidineuse. Cela explique-t-il, dans une moindre mesure, le plaisir que l’on prend à recommencer sans fin les niveaux de Orcs Must Die 2 ? Ou est-ce simplement du sadisme et le plaisir de hacher, trancher, emietter, empatéifier les hordes vertes qui s’abattent sur nous ? Probablement un peu des deux selon Psychologie Magazine.

Passons vite fait sur le principe de cette suite incroyablement similaire au premier volet : une carte tortueuse, des points à protéger, des orcs qui débarquent par dizaine, et des palanquées de pièges et d’armes diverses qui permettent de limiter l’invasion. Du tower defense de base, agrémenté de shoot à la troisième personne. La donne n’a pas changé d’un poil, et le plaisir du premier volet se prolonge. Sauf qu’on peut jouer à 2 en coop, et c’est chouette la coop à deux, plus qu’à un.

 Et tout le sel de cette orquerie vient de cette profusion de pièges réellement différends. Certains ralentissent, d’autre balancent des fléchettes, font penduler d’énormes masses d’armes du plafond qui emplâtrent les moches, d’autres hachent menu les amateurs de plinthes. Mais le top, c’est de combiner différents types pour diversifier le charnier, genre une plateforme qui propulse au milieu d’un champ de piques rétractables, ou une simple mare de gadoue cerclée d’archers vindicatifs. Les orcs, sous leur dehors repoussant, cachent en fait d’admirables petits Chaplin en herbe. Ils ont en effet le bon goût de mourir avec la drôlerie du moustachu, claudiquant, explosant, exultant exagérément, voltigeant désespérément avant de sombrer dans une belle coulée de lave. Une façon de faire passer le massacre pour une grande partie de rigolade, et ça marche foutrement bien !

Loué sois le radin adroit

M’enfin avant de se gondoler, il faut arriver à placer judicieusement ses pièges et gérer sa monnaie pour être efficace. Entre chaque vague vous recevez un petit pécule, qui s’ajoute à celui que vous créez grâce aux primes ramassées pour chaque meurtre. Et le souci, c’est qu’au début il est impossible de blinder une zone. Vous vous contentez donc de deux pièges malingres face à une horde enragée. Là rentre en compte votre skill propre, et votre capacité à contenir une foule en colère. L’exercice se révèle si difficile qu’on en vient presque à plaindre le CRS moyen confronté à ses premières manifs étudiantes, le bouclier de plastoc en moins et le tromblon en plus. Et bien sûr, il y a ces pourritures d’orcs spéciaux, qui plus résistants, qui plus véloces, qui ailés, mais surtout ceux qui bondissent sur les barrières pour venir vous lacérer la couenne de leurs griffes fétides.

Mais admettons, les premières hordes se contiennent, tous les passages vous semblent bouchés, rien ne passe, vos archers mitraillent tant et si bien que les animations passent à l’as dans la bouillie de la mêlée. Vous voilà sauf, vous soufflez, quand, SURPRISE, une nouvelle faille s’ouvre et dégueule des hordes imprévues. Une catastrophe récurrente qui vous force à être perpétuellement sur le qui-vive. Et quand on finit le jeu, on peut le recommencer en mode cauchemar, pareil, mais en pire…

C’est là que cette souffrance/plaisir rentre en jeu. Une combinaison qui vous semble infranchissable dans un niveau devient obsolète au suivant, vous devez en permanence vous remettre en question, perdre et recommencer. Et si vous comptez obtenir la note maximale sur chaque tableau, alors vous pleurerez des larmes de sang quand un misérable kobold se faufilera entre les mailles du filet et que vous le verrez, lointain, impuissant, se jeter dans la faille en souillant votre score intact. Comme les parties sont très rapides, Orcs Must Die 2 est typiquement le genre de jeu que vous lancez quand vous devez attendre dix minutes que les pâtes cuisent, pour peu que vos pâtes soient discount.

Pour une poignée de brouzouf, ce petit OMD2 s’avère une superbe récréation et une belle avancée d’un genre déjà surreprésenté à l’ère du smartphone-roi. Pour peu que vous aimiez vous détendre avec des passe-temps hardcore, vous tenez là une bonne raison d’aimer un jeu en haïssant une créature. Et de rire, c’est bien aussi, de rire.


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