S’il y a bien un jeu qui a surpris l’an passé, c’est le Walking Dead de Telltale. Personne ou presque ne l’attendait et pourtant, au bout des cinq épisodes, tout le monde a eu la larme à l’œil. Au minimum ! Afin de combler notre impatience concernant la suite, le chapitre bonus “400 Days” propose de faire le lien entre la première et la future saison.
Forcément attendu au tournant, 400 Days met cette fois-ci en scène cinq personnages différents. Chacun aura droit à sa petite histoire, ces dernières se recoupant et laissant apparaître quelques clins d’œil à notre aventure précédente. Quasi immédiatement, on retrouve ses marques et, surtout, on accroche aux destins de Vince, Shel, Wyatt, Bonnie et Russell. Le talent, qui nous avait déjà emporté, est toujours aussi présent : Telltale confirme qu’en seulement quelques traits, il réussit à brosser des portraits ultra efficaces et attachants. Comme nous l’expliquait l’inimitable Carta, le jeu garde avant tout son approche humaniste et l’implication fait mouche. Le plaisir d’incarner des héros normaux et simples (voire moches et losers) valide encore une fois la formule. On aura beau se demander quelle est la marge des scripts et de la poudre aux yeux de liberté, le résultat n’en fonctionne pas moins. On flippe (le champ de maïs !), on hésite, on ne choisit pas toujours ce que l’on aurait vraiment voulu. Au point d’en ressentir une véritable culpabilité lorsque l’on abandonne à contrecœur un compagnon. Il existe néanmoins une option “rembobiner”, mais quid de la spontanéité ? L’impression de tricher s’avère trop forte et décourage les plus vils, le choix de base sera le bon choix. Qu’on le regrette ou pas.
L’idée d’offrir cinq contextes pour cinq individus laisse naturellement présager un manque de profondeur. Effectivement, chacun n’aura droit qu’à une petite vingtaine de minutes (en moyenne) pour convaincre. Telltale va directement à l’essentiel : pas d’énigme, peu de déplacements. Pour compenser, les dialogues et les choix nous tombent dessus en pagaille ! On ne pourra pas nier l’incroyable faculté à créer des situations instantanément effectives, mais… tout cela s’avère un peu court. Environ une heure et demi pour faire le tour du propriétaire et pis s’en va. Le contenu est prometteur ? Oui. On en aurait voulu davantage ? Carrément. De plus, la saison deux restant mystérieuse pour l’instant, l’impact des actions de ce DLC sont brumeuses. Notre club des cinq sera-t-il jouable plus tard ou relégué au rang de PNJ ? Le studio a fort à faire, car l’attente est désormais à la hauteur du succès. Aucun comparse ne pouvant remplacer la singulière relation tissée entre Clémentine et le joueur, quelle alternative tentera sa chance ? Rendez-vous dans quelques mois pour le découvrir. D’ici là, les fans ne pourront de toute façon pas s’empêcher d’acheter 400 Days et de comparer leurs parcours pour apprécier toutes les nuances possibles.
Malgré sa faible durée de vie, cet épisode conserve les nombreuses qualités et les quelques défauts de ces prédécesseurs. Techniquement moyen avec un gameplay en forme de BD interactive, 400 Days prouve encore une fois qu’il y a une place pour “autre chose”. Armé d’un excellent doublage, d’une construction plus réfléchie qu’elle n’en a l’air et -ouf- d’une traduction française, on le gobe avec joie comme une mise en bouche estivale de la saison à venir. Reste à savoir comment il s’inscrira dans la globalité de l’œuvre pour confirmer ou infirmer sa pertinence.
DLC testé sur XBOX 360, le jeu est disponible sur PC/Mac, le 10 sur PS3 et le 11 sur iOS.
